Ford fiesta

Le précurseur de la Ford Fiesta Sprint Cup…

13:59 15-05-2020

A l’occasion du Grand Prix de Zolder en 1972 les spéctateurs découvrirent la Ford Escort Mexico Trophy. La course fut d’ailleurs utilisée pour le film flamand « Johnny en Jessy » auquel feu Gilbert Staepelaere participa comme suppléant de l’acteur principal Wies « Johnny » Andersen. Le show des cow-boys britanniques à la lutte portière contre portière plut suffisamment pour que Ford Belgique décide en 1973 d’organiser l’Escort Mexico Trophy belge.

D’où vient le nom Mexico ? Au lendemain de son succès dans le rallye Londres-Mexico, Ford, inspiré par le succès de l’Escort RS, proposa l’Escort Mexico, un peu meilleur marché avec un moteur 1600 de 85 CV, et aussi distribués chez quelques concessionnaires Ford RS seulement.
Quatorze dealers RS assuraient l’engagement dans le Trophy d’une ou plusieurs Mexico qu’ils devaient confier à des pilotes de leur région. Ainsi Eddy Joosen se retrouva aux volant de l’Escort De Kort d’Ekeren, Jos Stolck (futur vainqueur des 24 Heures de Zolder) défendit le pavillon d’Autostrade Motors (aujourd’hui Permeke Motors à Anvers), Raymond Raus pilota pour Meelbergs de Diest, le Bruxellois Michel De Deyne (remplacé ensuite par Claude Dewael) roulait pour Schoeters, on trouvait encore le quadruple champion de slalom Alain Semoulin sur la voiture Cégéac et le Gantois Dolf Moortgat chez Vandermissen (aujourd’hui Ciac), etc.

BP étant encore sponsor de Ford Belgique, les voitures des concessionnaires portaient les couleurs jaune et vert. Mais le Mexico Trophy était aussi ouvert aux indépendants. Ainsi le quintuple champion du monde de karting François Goldstein se lança en sport auto via cette coupe promotionnelle, tandis que l’ex-champion de Belgique Jean-Claude Franck (l’homme des Alfa GTAM et, plus tard, la Ford Capri Kent) organisa le Volant Euro Racing (avec des voitures pour les finalistes Roland de Jamblinne, le futur champion en Formule Vee Baudouin Vanderest et le dentiste-pilote Pierre Fermine). Une même opération fut menée à la Belgian Racing School de Paul Deetens (avec Wansart, Schimp et de Ville en finalistes). Enfin, des pilotes privés se laissèrent tenter, à l’instar du rallyman Wilfried Van Dyck, un certain Franz Dubois ou Gaston Baillien en lice grâce au team de Ford Lommel, Innara/Vanhool…

Le premier Mexico Trophy couronna François Goldstein qui, après sa victoire sur un Circuit Zolder battu par la pluie, fut repris dans les rangs de Schoeters. L’homme des Pneus Universal défit son équipier Claude Dewael et Roland de Jamblinne. Précision importante : les trois premières voitures étaient préparées par Sapporo, alias Eric Ollevier, le futur magicien des Capri « made in Thulin ». En matière de respect (ou de meilleure interprétation…) du règlement technique, la Mexico fut réputée comme une grosse boîte à malices !
La deuxième édition du Mexico Trophy fut remportée par Alain Semoulin aux commandes d’une voiture du tuner André Welcker sous la bannière du Team Michel Vaillant-Bang & Olufsen. Il devança le journaliste Philippe De Leener, Roland de Jamblinne, Jean-François Vaney et Fons Taels. Qui ? Vaney ? Taels ?

Le premier nommé est un Belgo-Suisse qui, tel un véritable « enfant du paddock », a construit sa propre Formule Ford (baptisée…Vaney). C’est d’ailleurs sur une Vaney que Thierry Boutsen fit, quelques années plus tard, ses débuts en Formule Ford à Zolder. Et c’est Alfons Taels qui parvint à priver notre futur pilote de F1 d’une victoire lors de son année de gloire en Formule Ford ; cela se passait sur le Circuit de Zolder en 1978 à l’occasion de la Belgian Marlboro Cup, le futur New Race Festival…

Fons Taels avait entendu dire que Ford Meelbergs était sans pilote pour la Mexico, Raymond Raus entamant une longue revalidation après un gros accident aux 24 Heures de Spa. Taels s’arma d’audace et se présenta à Diest pour « postuler »!

Au volant de la Meelbergs, Taels s’imposa cinq fois en Mexico et aurait terminé 2e sans la perte de précieux points à cause de pièces non conformes (la maladie des Mexico). Il fut néanmoins la révélation de la saison et se vit intégré au BP Racing Team qui, en ’75, aligna des voitures pour Albert Vanierschot (Alpine), René Tricot (Opel Commodore) et… Fons Taels (Ford Escort Mexico).

En raison du nombre restreint de concurrents belges, une collaboration avait été établie avec Ford Hollande. Toutefois, à cause de différences techniques – les Mexico néerlandaises roulaient en Michelin et leurs sœurs belges en Kleber – deux départs séparés étaient donnés pour… la même course ! Un homme survola le match Belgique-Pays-Bas : Fons Taels. Avec cinq succès, il devint champion et reçut en prix une Formule Ford… Vaney!