Ford fiesta

Le vice-champion Philippe Huart signe pour une sixième saison !

12:32 07-12-2022

Comme tout le monde l’a appris, en 2023, la Ford Fiesta Sprint Cup connaîtra une sixième saison, ce qui n’a pas manqué de motiver Philippe Huart, qui a décidé d’être de nouveau de la partie l’année prochaine dans la coupe de marque Ford, de quoi en faire le seul pilote qui prendra part à une sixième campagne dans la discipline !

“L’objectif est en effet d’être de nouveau de la partie en Fiesta Cup, annonce l’expérimenté pilote, désormais âgé de 60 ans. La Fiesta Sprint Cup est et reste la formule sprint compétitive idéale, caractérisée par une solide communication, beaucoup d’attention aux réseaux sociaux et une chaîne YouTube propre. Ce qui devrait me permettre, outre NAPA, de dénicher de nouveaux partenaires et ainsi boucler le budget complet. Au sein de Ford Peerlings, je me trouve dans un contexte idéal, et je prends beaucoup de plaisir. Il y a l’encadrement technique, avec Philip Peerlings et Raf Sontrop, et lors des week-ends de course, je peux faire une totale confiance à mon mécano Jan Boon, avec lequel je travaille au quotidien.’’

Avec son expérience de la Fiesta Sprint Cup, Philippe s’est imposé comme l’un des concurrents les plus redoutables de Tomas De Backer, son équipier au sein de Ford Peerlings. Hélas, pour le titre, cela ne veut toujours pas, Dame Malchance jouant trop souvent un rôle néfaste, de quoi empêcher Philippe de monter plus de deux fois sur la plus haute marche du podium. Il n’empêche, il est resté en lice pour le titre jusqu’à l’avant-dernière week-end de la saison. 

“Dans une telle coupe de marque, rien ne doit tourner de travers, et la plus petite faute – sur la piste, dans la préparation – oblige à se lancer dans de grandes remontées, poursuit Philippe. La Fiesta n’est pas la voiture la plus rapide, mais chacun dispose de chances identiques, et contrairement à d’autres coupes de marque, la puissance – 150 chevaux – ne permet pas de faire la différence. C’est donc au pilote qu’il revient de toujours de se distinguer.’’

Rouler devant. Ça, Philippe l’a fait dès la première année de la Fiesta Sprint Cup. Au volant de la voiture du team EMG, il a collé aux basques du futur champion Kenny Herremans jusqu’à l’avant-dernière confrontation, mais à Spa, un accrochage et un moteur hésitant ont condamné ses ambitions de titre. Bien aidé par une superbe victoire (après s’être élancé depuis la pole position) lors du week-end Spa TCR 500 en 2019, Huart a disputé sa première saison sous la bannière Belgium Racing/Ford Perrlings en concurrençant ses rivaux De Saeger-Longin-Herremans. Mais au final, il a fini derrière eux au classement. 

“Je voulais arrêter, se souvient-il. Philip Peerlings a su me convaincre de signer pour une saison supplémentaire en 2020. Après la refonte des projets de Belgium Racing, il devenait la force motrice du team, prenant en charge les trois Fiesta qui allaient prendre part à la compétition pour Ford Peerlings en 2021.’’

Et dire que ses grands débuts en sport automobile datent des 24 Heures de Zolder… 1983 ! Période au cours de laquelle le Circuit de Zolder s’occupait de la compétition régionale sur piste – ce qui allait plus tard devenir la Carglass Cup et enfin le Belcar -, qui avait vu pour la première fois l’organisation de la course d’endurance limbourgeoise.

“Avec une VW Golf GTi plus ou moins adaptée, nous avons pris la quatrième place finale et remporté notre classe, se souvient encore très bien Philippe. Comme quoi, il était possible à l’époque de pleinement profiter de son hobby sans nécessairement dépenser des fortunes et sans disposer d’une grosse auto.’’

Après une participation unique en Ford Escort Star Cup, Philippe apprenait que Peugeot Belgique était à la recherche d’un ‘jeune pilote flamand’ pour un programme dans la Division 2 en Circuit, au volant d’une Peugeot 205 et aux côtés de Michel De Deyne et Eric Bachelart. Il était retenu pour les séances d’essais décisives sur le Circuit de Zolder. Et même s’il signait les meilleurs chronos, le volant de la 205 Quick allait revenir à Christophe Baillien, le fils de Gaston, adepte de Ford et responsable dans les années ’70 du team Innara. Suite à la réunion de toutes les divisions et à la naissance du Belgian Procar, Peugeot choisissait en ’90 de lancer le nouveau Challenge 309 GTi, sorte de ‘course dans la course’.

“Pour limiter les coûts, il était possible dans ce Challenge de partager sa 309 avec un autre pilote, et via mes contacts chez Peugeot, j’avais appris que Claude Corthals, le papa de Pierre-Yves, s’était engagé sans néanmoins disposer d’équipier. J’ai ainsi signé pour une première saison dans une coupe de marque ! Sous la bannière Peugeot Talbot Belgium, j’ai eu l’occasion de prendre pour la première fois le départ des 24 Heures de Spa, et notre équipe Peugeot s’est imposée dans la Coupe du Roi !’’

Philippe a poursuivi son parcours en tentant de ne pas dépenser des fortunes, s’engageant dès lors au Volant Ford Interleasing, avec en guise de récompense huit courses en Formule Ford Benelux. Sous l’œil avisé d’un jury composé de Bertrand Gachot et Marc Goossens, Huart s’imposait une fois encore comme le plus rapide, mais en raison de son âge – il avait déjà près de 30 ans -, on lui a préféré le jeune Sébastien Ugeux, qui allait plus tard devenir l’un des leaders du Procar dans les rangs de… Peugeot. Motivé par la qualité du plateau et les primes d’arrivées permettant d’équilibrer le budget, Huart optait alors pour la Renault Clio Cup, avec des participations en Europa Cup durant les week-ends F1 de Monaco, Donington et Barcelone. Ensuite, il y a eu le passage en Mégane Trophy, puis enfin le MINI Challenge. Après une présence éphémère en BTCS et en BRCC, Philippe décidait de se concentrer sur la gestion de Best Budget Car - commerce de voitures de deuxième main -, raccrochant le casque. Jusqu’à ce que Walter Cleynhens, une vieille connaissance de la période Clio Cup, lui parle du lancement de la Ford Fiesta Sprint Cup…  

Avec près de quarante ans d’expérience dans la plupart des coupes de marque ayant existé, le Louvaniste Huart est bien placé pour juger l’évolution du sport automobile, également dans les classes moins huppées…

“L’élément le plus important dont nous ne disposions pas par le passé, c’est le simulateur. Pour aborder un virage comme le Raidillon de la manière la plus efficace, nous pouvions uniquement nous reposer sur l’expérience des autres, les conseils des techniciens ou des collègues pilotes. Désormais, il est possible de maîtriser un circuit et tous les virages via un simulateur, et ainsi se préparer de la meilleure façon. Raison pour laquelle Jan Boon a fait l’acquisition d’un tel simulateur spécialement pour moi et mon équipier du team Peerlings Tom Vanderheyden, de quoi me permettre d’entamer ma préparation depuis la maison.’’ 

Même s’il n’est pas parvenu à prendre le meilleur sur Tomas De Backer dans la lutte pour le titre, Philippe s’est mis à son avantage lors des Finale Races sur le TT Circuit Assen.

“L’an dernier, j’étais 5ème du classement et je n’avais aucune chance de décrocher le titre, voire une place dans le top 3, et j’ai jeté le gant. Cette fois, je savais que j’allais devoir me contenter d’une deuxième place au championnat, même si je ne prenais pas le départ. Pour remercier de la manière la plus appropriée Philip Peerlings et Raf Sontrop, de Ford Peerlings, ainsi que mon mécanicien Jan, pour tous les efforts qu’ils ont consentis, j’ai pris la décision de me rendre dans la lointaine région d’Assen, et ainsi tenter de terminer la saison en beauté…’’